IntroductionTentative de suicideTentative = crise d’adolescence ?Facteurs de risqueSignes d’alerteHospitalisationRéseau d’intervenantsSuivi de la crise suicidaire


suicide : première cause de mortalité chez les adolescentsIntroduction

Le suicide est la première cause de mortalité chez les adolescents et dans cette population environ un tiers des suicidants récidivent au cours de la première année avec 1 à 2 % de décès.

Des recommandations nationales (de l’ANAES) ont été spécifiquement établies pour la prise en charge des conduites suicidaires des adolescents.

 


Tentative de suicide

Le nombre de suicides dits "réussis" est sans commune mesure avec le nombre de passages à l’acte suicidaire dont la fréquence est au moins trente fois supérieure, cependant une tentative de suicide révèle toujours une souffrance psychique.

A l’adolescence, cette souffrance ne parvient parfois à s’exprimer qu’au travers de conduites agies, impulsives, qui court-circuitent la pensée et la souffrance psychique qui s’y rattache.

 


Tentative = crise d’adolescence ?

Une tentative de suicide chez un adolescent n’est jamais une conduite anodine à mettre sur le compte d’une « crise d’adolescence ».

Elle ne doit jamais être banalisée, si minime soit-elle dans sa dangerosité. Outre la possibilité de survenue de complications médicales potentiellement mortelles à court terme, le risque principal est la prolongation d’une souffrance qui peut s’exprimer par une récidive suicidaire.

Dans 20 à 30 % des tentatives de suicide, il existe une pathologie psychiatrique sous-jacente (dépression, troubles sévères de la personnalité) qui favorise le passage à l’acte.

 


facteurs qui conduisent au suicide  chez les adolescentsFacteurs de risque

Certains éléments sont identifiés comme facteurs de risque de passage à l’acte chez les adolescents :

  1. l’adolescence elle-même en tant que processus de maturation du sujet,
  2. les antécédents personnels de tentatives de suicide, premier facteur de risque de récidive avec souvent une escalade dans la prise de risque,
  3. les antécédents de suicide ou de tentative de suicide dans la famille ou dans l’entourage,
  4. les troubles psychiques (dépression, schizophrénie, troubles anxieux…),
  5. les antécédents de maltraitance et d’abus sexuels,
  6. un mauvais état de santé,
  7. une insertion sociale précaire (déscolarisation, etc…).

 


Signes d’alerte

Parmi les signes d’alarme qui indiquent qu’un adolescent souffre et est éventuellement en "crise suicidaire" on note :

  1. les contextes de deuil, de perte douloureuse, de rupture sentimentale,
  2. les propos ou écrits avec des allusions directes ("Je vais me foutre en l'air") ou indirectes ("Je ne vous embêterai plus… Vous allez avoir la paix"…) au suicide,
  3. les comportements de retrait avec recherche d'isolement, repli, appauvrissement affectif, qui contrastent avec le fonctionnement habituel,
  4. les comportements "trop calmes",
  5. les répétitions et intensifications des plaintes physiques (maux de ventre, maux de tête…),
  6. un certain désinvestissement scolaire, fléchissement des résultats, voire absentéisme scolaire,
  7. des comportements d'auto-sabotage, fugues…
  8. des attitudes d'opposition systématique, de provocation,
  9. des conduites agressives avec menaces et brutalité, actes délictueux gratuits,
  10. une escalade dans les prises de risques d'autant plus qu'ils se produisent lorsque l’adolescent se trouve seul,
  11. des consommations répétées de toxiques.

En fait, toute modification du comportement du jeune qui tranche nettement avec son fonctionnement habituel doit rendre vigilant.

 


Hospitalisation

Souvent chez l’adolescent la crise suicidaire nécessite une hospitalisation de quelques jours à quelques semaines en milieu psychiatrique ou pédiatrique avec accompagnement par un psychiatre.

Cette hospitalisation permet une rupture avec le milieu habituel et une mise à distance d’éléments déclenchants.

Le temps de l’hospitalisation permet d’effectuer une évaluation approfondie de l’état psychique du patient et de mettre en place des soins psychothérapiques (individuels ou familiaux) voire médicamenteux si cela s’avère nécessaire.

La rencontre avec la famille, à plusieurs reprises, est indispensable et fait partie intégrante de la prise en charge. Elle permet d'évaluer la dynamique intrafamiliale, d’éviter la banalisation du geste ou, à l'opposé, sa dramatisation.

 


Réseau d’intervenantsRéseau d’intervenants

Dans certaines situations l’hospitalisation peut ne pas être jugée nécessaire. Alors le relais sous forme d’une prise en charge ambulatoire intensive par un réseau d’intervenants peut être envisagé.

Ce réseau doit pouvoir assurer la poursuite de l’évaluation et des soins. Selon les cas, ce réseau peut faire intervenir les centres médico-psychologiques, mais aussi des centres d’accueil et de crise, des praticiens libéraux, médecins généralistes ou psychiatres.

 


Suivi de la crise suicidaire

Après cette période aiguë, un suivi doit impérativement être discuté. Les liens préalables doivent être établis entre l’équipe gérant la crise et les intervenants extérieurs qui vont participer à la prise en charge (selon le cas, médecin généraliste, psychiatre, travailleurs sociaux, médecin ou infirmière scolaires, éducateur) pour permettre une bonne coordination de la prise en charge.

Cette préparation du suivi, bien structuré et planifié, permet d’assurer sa qualité et l’adhésion de l’adolescent et donc son impact en diminuant surtout le risque de récidive suicidaire.
Un adolescent se rendra plus volontiers à des entretiens organisés avec des intervenants qu’il connaît. Il est, par ailleurs, utile de lui fournir des coordonnées écrites lui permettant de joindre et de consulter rapidement un correspondant qu’il connaît ou une unité de consultation. Des rappels des rendez-vous par courrier ou par téléphone peuvent être nécessaires si l’adolescent ne s’y présente pas.

Dans les cas où de nombreux indices de détresse persistent, il peut être utile d’agir sur le lieu de vie, par exemple par des visites à domicile, des réunions de synthèse avec les travailleurs sociaux ou les éducateurs, un soutien psychologique auprès de la famille ou en hospitalisant à nouveau l’adolescent si cela s’avère nécessaire dans l’unité qui l’a accueilli auparavant.