La prévention du suicide

Apr 3, 2017 par

Le phénomène du « Blue whale challenge » est l’occasion de rappeler que chaque année 10 000 décès par suicide sont recensés, et plus de 190 000 personnes sont hospitalisées pour tentative de suicide. Ces hospitalisations génèrent beaucoup de questions, à savoir comment aider ces personnes en souffrance, et éviter qu’elles ne retentent de mettre fin à leurs jours ? Les psychiatres ont pu se pencher sur la question à l’occasion du congrès de la Fondation trauma suicide liaison urgence  (U) de mars dernier.

stop suicide

Le suicide, un nouveau jeu

Le « blue whale challenge » ou le « défi de la baleine bleue », apparut depuis début mars, sur un réseau social (« Vkontakte ») en Russie, propose une série de défis via internet. Le jeu se déroule sur 50 jours, avec des épreuves de plus en plus dangereuses au fil du temps. Ainsi, en Russie plusieurs suicides de jeunes ayant pris part au phénomène ont été observés. En France, bien que plusieurs cas aient été recensés, aucun décès n’est cependant à déplorer.

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Prévenir la récidive de suicide

Fin mars, se déroulait à Metz le congrès de la Fondation trauma suicide liaison urgence (FTSLU) dont le thème était « comment améliorer et transmettre nos pratiques des urgences psychiatriques ». En effet, sur les 195 000 personnes admises chaque année à l’hôpital suite à une tentative de suicide, l’un des enjeux est de savoir lesquelles cibler pour une prévention de récidive.

L’un des points importants abordés lors de ce congrès est la collaboration dans un hôpital entre les psychiatres et les urgentistes. L’évaluation de l’état médico-psycho-social d’un patient peut prendre du temps, parfois plusieurs jours, mais il est essentiel dans l’accompagnement du patient. Un point plus ou moins sujet à négociation entre le psychiatre et les médecins urgentistes.

Ainsi, une thérapie entamée dans le service des urgences et poursuivie après l’hospitalisation semble être, selon plusieurs études, un facteur important dans l’amélioration de l’état suicidaire. Dans le même esprit, des actions ont déjà été entreprises depuis 2 ans, notamment au CHR de Lille où a été mis en place le dispositif VigilanS, une veille post-sortie des personnes à risque de suicide. Chaque patient hospitalisé suite à une tentative de suicide, reçoit donc un numéro d’urgence, des cartes postales tous les mois pendant 4 mois et un appel téléphonique à 6 mois (avec poursuite si la personne ne va pas mieux). À Brest, c’est l’envoi de SMS qui est expérimenté.

Enfin, le CHR de Lille compte bien poursuivre ses efforts en franchissant une nouvelle étape, avec la sortie d’une application appelée « Vigikit » en juin prochain. Cette application devrait assurer un suivi encore plus étroit des patients.

Charline D., Pharmacienne


Source :
Urgences psychiatriques – Comment mieux prévenir la récidive. Le quotidien du médecin. Le 30 mars 2017.

Charline D.
Pharmacienne.
Spécialiste dans le domaine des essais cliniques et passionnée de neurologie.
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