Maladies psychiatriques associées • La dépression • Dépression et idées de suicide • La schizophrénie • Schizophrénie : facteurs de risque • Abus de toxiques et d’alcool • Les troubles anxieux • Les troubles de la personnalité • Personnalité border-line • Personnalité « histrionique » • Conclusion
Maladies psychiatriques associées
S’il est admis que l’association à une maladie psychiatrique est retrouvée dans un grand nombre de suicides et tentatives de suicide, cette association n’est pourtant pas constante. Selon les études, on retrouve ces antécédents dans 47 à 80 % des cas. L’association de deux troubles, notamment troubles anxieux et trouble dépressif augmente le risque suicidaire.
Les pathologies associées à ce risque sont :
- la dépression
- la schizophrénie
- l’alcool et les toxiques
- les troubles anxieux
- les troubles de personnalité
La dépression
La dépression, qu’elle soit isolée ou survienne dans le cadre d’un trouble de l’humeur récurrent (dépression unipolaire ou maladie bipolaire) est la première cause de suicide.
Près de 70 % des personnes qui décèdent par suicide souffraient d’une dépression, le plus souvent non diagnostiquée ou non traitée. Chez les personnes déprimées, le risque de suicide est 30 fois supérieur à ce qu’il est dans la population générale. On estime même que 15% des patients déprimés se suicident.
C’est dire l’importance de dépister et de traiter efficacement cette maladie sévère et même parfois mortelle, trop souvent méconnue ou minimisée et pour laquelle des prises en charge efficaces existent pourtant.
Dépression et idées de suicide
Les idées de suicide sont fréquentes dans la dépression et font d’ailleurs partie des symptômes de la maladie.
Le syndrome dépressif doit être dépisté avec soin et les arguments pour une forme qualifiée de « mélancolique » (idées d’incurabilité, de culpabilité…) systématiquement recherchés. En effet, c’est au cours d’épisodes mélancoliques que le risque est majeur.
Néanmoins, au cours des épisodes dépressifs d’intensité moindre, le risque suicidaire n'est pas absent et il ne faut jamais banaliser les propos, a fortiori les gestes suicidaires.
La schizophrénie
Le suicide est la première cause de mortalité chez les patients souffrant de schizophrénie. 10 à 13 % d’entre eux se suicident et environ 20 à 40 % font des tentatives de suicide.
Deux tiers de ces gestes ont lieu durant les six premières années d'évolution de la maladie. Le risque peut exister en phase aiguë (dépressive ou délirante) ou pendant des périodes plus stables alors que le patient prend douloureusement conscience de ses difficultés. Certains gestes sont accomplis aussi de façon tout à fait imprévisible.
Schizophrénie : facteurs de risque
Un certain nombre de facteurs de risque de passage à l'acte suicidaire chez le patient schizophrène ont été identifiés, certains sont identiques à ceux retrouvés en population générale :
- Sévérité de la maladie
- Sexe masculin
- Age inférieur à 30 ans
- Célibat
- Absence d'emploi ou d'activité
- Quotient intellectuel élevé et espoirs importants de réussite scolaire et professionnelle avant le début de la maladie
- Maladie évoluant depuis moins de six ans
- Hospitalisation récente
- Forme clinique marquée par un délire très riche
- Difficultés dans la vie de groupe et isolement social
- Antécédents d’épisodes dépressifs, de tentatives de suicide, d'usage de drogues.
Abus de toxiques et d’alcool
Les abus de toxiques et d’alcool peuvent être considérées comme des équivalents suicidaires.
On peut également assister à d'authentiques passages à l'acte suicidaire au décours d'une prise aiguë de toxiques (dans un contexte de confusion), lors d'un sevrage (cocaïne, amphétamines...) ou lors d’un épisode dépressif compliquant les consommations de toxiques.
Ces addictions sont en outre associées à des situations de rupture et d’isolement, qui augmentent à leur tour le risque suicidaire.
Les troubles anxieux
Le risque est rare dans la névrose obsessionnelle et dans les troubles phobiques bien que des ruminations suicidaires puissent exister. Il est moins rare dans les crises d’angoisse.
Les troubles anxieux sont souvent à l’origine de sentiments de honte et d’épuisement, contexte dans lequel apparaissent les idées suicidaires.
En outre, ils sont fréquemment associés à d’autres maladies à risque suicidaire élevé (dépression, alcoolisme...).
Les troubles de la personnalité
Chez les sujets présentant une personnalité de type psychopathique ou antisociale, c'est-à-dire se caractérisant notamment par des « passages à l'acte » lors de frustrations même minimes, et par un mode relationnel impulsif voire violent, le risque suicidaire est fréquent, souvent en réponse à des frustrations ; il peut s'agir d'un passage à l'acte impulsif ou bien survenant lors d'une décompensation dépressive.
Personnalité border-line
Dans la pathologie dite « limite » ou « border-line », personnalité où prédominent des réactions émotionnelles instables et une grande variabilité de l’humeur et du comportement, le passage à l'acte suicidaire fait partie des critères diagnostiques. Les impulsions suicidaires sont fréquentes et le risque de récidive important.
Personnalité « histrionique »
Dans les personnalités qualifiées « d’histrioniques », qui ont besoin d’être au centre de l’attention, objet de tous les regards, le risque est important aussi.
Les gestes suicidaires sont, dans ce cas, caractérisés par leur hyper-expressivité, leur tendance à la récidive et à l’escalade, leur fonction de revendication affective et pas seulement de désir de mort.
Il ne faut cependant jamais en minimiser l’importance.
Conclusion
Tous les troubles de la personnalité favorisent souvent la survenue d’épisodes dépressifs caractérisés, situation elle-même à haut risque suicidaire.
Au total il semble que dépression et schizophrénie soient des facteurs de risque de suicide abouti, alors que troubles de la personnalité et situations de crise favorisent davantage les tentatives de suicide.
